LA FEMME COMME CHAMP
DE BATAILLE
Texte de Matei VISNIEC
Mise en scène d'Aline DUBROMEL
Création de Cie Toutes Directions & de Cie Idées Mobiles
Le public est en présence de deux femmes plongées dans la réalité de la tragédie balkanique. L'une, la bosniaque, a été violée. L'autre, l'américaine, psychologue, est venue soutenir les équipes qui ouvrent les charniers. Dorra et Kate, l'Est et l'Ouest, deux mondes qui se rencontrent dans un ancien hôpital de l'armée, en Allemagne.
Deux femmes bouleversées à vie par l'histoire. L'une dans l'intimité de sa chair , l'autre dans l'intimité de sa conscience.
De cette rencontre naîtra un dialogue, un terrain d'entente, une complicité pour trouver une sortie du cauchemar.
avec :
Kate : Sylvie BENOIT BOURDON
Dorra : Loredana FLORI
Mise en scène
Aline DUBROMEL
Création lumières : Atelier MarG'in
Création son : Paul GOUCHAULT, Aline DUBROMEL
Création décors : Atelier MarG'in
Coproduction : Cie Idées Mobiles
& Compagnie Toutes Directions
Ce spectacle d'une durée de 1h45
est destiné à un public âgé de plus de 14 ans.
Les Partis Pris de Mise en Scène
d'Aline DUBROMEL
Nous sommes en présence d’un texte fort, dense, précis, voire spécifique, entre
témoignage, mémoire et fiction. Il m’a fallu comprendre et percevoir toutes les différentes
couches que le texte de Matéi Visniec met en jeu.
Au final, je ne me suis pas attardée sur les points de vue politiques de la pièce.
J’ai préféré axer le travail sur une récurrence du texte, celle d’une « dualité ».
Cette « dualité » conditionne alors un choix dramaturgique fort, qui s’appuie aussi bien sur
le jeu des comédiennes que sur la scénographie (décors, lumières, son), comme :
Les temporalités (passé versus présent), la mémoire, l’histoire et notre aptitude à
s’adapter, le fantasme et le réel, le temps du dedans et celui du dehors.
L’ouverture de l’espace de jeu s’oriente à la fois sur la hauteur et sur la longueur du
plateau, afin de renforcer les notions d’horizontalité et de verticalité.
Un décor à deux faces.
- un premier versant pour symboliser l’impact de la guerre, créer un parallèle entre les murs
des maisons, le mur des lamentations, le mur le long duquel sont fusillés des hommes, des
corps, des murs, détruits, meurtris, criblés de balle, tachés de sang.
- au contraire, le deuxième versant, lisse, représente de manière figurative l’intérieur épuré
d’un centre de prise en charge des victimes. Ce lieu constitue le « terrain commun »,
un espace partagé permettant l’échange et la rencontre, contrastant avec ce que les méfaits
de la guerre engendrent : « la division ».
A l’ouverture du spectacle, un mur, en avant-scène, proche du public. Une femme, puis
deux. Le mur se désarticule, se démembre. Ses mouvements rassemblent ou divisent.
Puis vient, la reconstruction, juste un peu plus loin, un peu après.
La boucle est bouclée.
Les alternances entre présent et passé, lieux fermés et lieux ouverts, chambre et
bureau, amènent le spectateur à changer d’angle de vue. Il se trouve alors comme derrière
l’œil de la caméra, en immersion, suivant au plus près l’évolution des personnages.
Il devient à la fois complice, voyeur, impuissant et compatissant, toujours maître de sa
réflexion, et pourquoi pas, de ses comportements futurs

Matei VISNIEC, l'auteur
Né le 29 janvier 1956, dans la Roumanie communiste de Ceausescu, il découvre très vite
dans la littérature un espace de liberté. Il se nourrit de Kafka, Dostoïevski, Camus, Beckett,
Ionesco, Lautréamont…
Il aime les surréalistes, les dadaïstes, les récits fantastiques, le théâtre de l'absurde et du grotesque, la poésie onirique et même le théâtre réaliste anglo-saxon, bref, tout sauf le réalisme socialiste. Ses pièces de théâtre restant interdites à la scène, il quitte la Roumanie en 1987 et demande l'asile politique en France. Il est devenu, depuis 1992, l'un des auteurs les plus joués au Festival d'Avignon (off) avec une quarantaine de créations.
En Roumanie, depuis la chute du communisme, Matéi Visniec est devenu l'auteur dramatique vivant le plus joué.
Compagnie d'amateurs de Théâtre et de Cinéma - Saint Jean de Braye




Loredana FLORI, Comédienne
Loredana est originaire de Roumanie. Elle quitte son pays pour la France à l’âge de 15 ans au moment où la Roumanie fait le dur apprentissage de la démocratie.
Elle monte sur la scène la première fois dirigée par Caterina Gozzi dans Divinas Palabras de Ramon dell Valle Inclan puis se forme avec J.C Cotillard, Christophe Maltot et Fabrice Pruvost.
Elle travaille en tant que comédienne sous la direction de Jean Marc Poullet et de Raphael de Angelis, des pièces classiques et contemporaines.
En 2011 elle participe au stage AFDAS de six semaines intensives Nouveaux réalisateurs, nouveaux acteurs, dirigé par Kim Massée, pour perfectionner son jeu face à la caméra.
Elle joue également dans plusieurs courts-métrages sous la direction de différents réalisateurs (Yacine Balah, Sylvain Zerbib…)..
En 2019, elle crée et joue COKTAIL MOLOTOV, accueillie également par les comédiens de Théâtraction dans la même salle de spectacle (en savoir +)
Sylvie BENOIT-BOURDON, Comédienne
Sylvie se forme au métier de comédienne en participant en autodidacte à plusieurs
stages dans différents domaines : travail axé sur le corps et aussi et surtout sur le masque avec la commedia dell'arte (Théâtre du Yunqué, Théâtre du Hibou…) sans oublier le travail de la voix chantée (La Cie ARDEV…).
Elle continue sur ce chemin de vie en faisant de belles rencontres au sein de différentes compagnies (Cie du Faux Col, Cie Gilles Pajon, Cie Clin d’œil…) où elle a la chance d'interpréter de beaux rôles dans des pièces classiques (Marivaux, Goldoni, Ghelderode, Shakespeare …) et contemporaines (Genet, Fassbinder, Gombrowicz, Brecht…).
Elle fonde, il y a 10 ans, en collaboration
avec Philippe Bourdon la Compagnie
Toutes Directions et entame un travail
de metteur en scène
(Du Sang sur le mains,
Dessine-moi une boîte aux lettres,…)
et de direction d'acteurs
(Théâtre de l'Antidote,
Cie Allô, maman, bobo…)